Vessie Hyperactive
La présence d’une urgenturie (impériosité mictionnelle), souvent accompagnée d’un nombre excessif de mictions sur 24h et parfois y compris la nuit, avec ou sans incontinence, se désigne comme syndrome d’hyperactivité vésicale, plus couramment appelé vessie hyperactive.
En cas d’hyperactivité vésicale il peut y avoir une perte considérable de qualité de vie, avec souvent un isolement social et tendance à la dépression.
Diagnostic
Lorsqu’un patient présente des symptômes de vessie hyperactive tout d’abord il est important d’exclure des causes modifiables. Dans cette perspective, les démarches diagnostiques initiales sont fréquemment les suivantes:
- Histoire clinique
- Examen physique
- Calendrier mictionnel
- Stick test urinaire +/- Culture d’urine
- Echographie vésicale avec évaluation du résidu post-mictionnel
Une fois exclues les causes modifiables, on conclue alors à la présence d’un syndrome d’hyperactivité vésicale.
Traitement
Traitement conservateur
Une claire association a été observée entre l’obésité et le syndrome d’hyperactivité vlsicale. De ce fait, en présence d’une obésité la perte de poids est fortement recommandée. Des changements de style de vie, comme la diminution de la consommation de caféine et boissons gazéfiées, régularisation de l’hydratation et régularisation du transit intestinal peuvent être bénéfiques.
Le training vésical, en effectuant des mictions programmées et en espaçant progressivement les mictions, peut améliorer le contrôle du réflexe mictionnel.
La stimulation du nerf tibial, par voie percutanée ou transcutanée est une technique sure, qui peut être efficace dans le traitement de l’hyperactivité vésicale.
En cas d’incontinence accompagnante, la physiothérapie intensive du plancher pelvien pendant un minimum de 3 mois, peut également avoir un impact positif.
Traitement médicamenteux
Connus depuis longue date, les traitements anti-muscariniques sont le premier choix médicamenteux dans le traitement des symptômes de la vessie hyperactive.
Plus récent, le mirabegron est un traitement aussi efficace dans le traitement des symptômes d’hyperactivité vésical.
Avant toute prescription, les effets latéraux et possibles interactions médicamenteuses doivent être pris en compte.
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical du syndrome d’hyperactivité vésical est indiqué en cas d’échec ou intolérance aux modalités thérapeutiques suscitées. Les traitements disponibles et remboursés par les assurances de base en Suisse sont :
- Neuromodulation sacrée. Cette intervention peu invasive consiste dans la pose d’une électrode dans le troisième trou sacré par voie percutanée. Avec l’aide d’un stimulateur électrique, cette électrode permettra de stimuler de façon continue la racine sacrée correspondante et ainsi moduler le réflexe mictionnel. Cela permet de diminuer la sensation d’impériosité mictionnelle et le nombre de mictions sur 24h, ainsi que traiter une incontinence d’urgence si elle éxiste.
- Injections intra-détrusoriennes de toxine botulique (Botox®/Dysport®). Réalisées sous anesthésie locale chaque 6 à 9 mois, les injections intra-détrusoriennes de toxine botulique améliorent significativement la qualité de vie de nos patients.
- L’entérocystoplastie d’agrandissement. En cas d’échec de la neuromodulation sacrée ou des injections intra-détrusoriennes de toxine botulique, une entérocystoplastie d’agrandissement peut être indiquée. Lors de cette intervention, un segment d’intestin grêle est utilisé afin de créer un patch qui sera suturé à la vessie native et augmentera ainsi sa capacité.
Comme on peut le constater, il existe une grande variété de traitements possibles du syndrome d’hyperactivité vésicale. Ce sont dans leur plupart des traitements connus depuis longue date avec un très bon profil de sécurité et efficacité. Leur utilisation doit bien sûr faire l’objet d’une évaluation médicale préalable.