Récupération après prostatectomie radicale : les 5 étapes essentielles

La prostatectomie radicale est une étape importante dans la vie d’un homme. Même si l’intervention elle-même ne dure qu’un jour, la véritable récupération s’étend sur plusieurs mois.

Beaucoup de patients me disent ne pas savoir exactement quoi attendre après l’opération :
ce qui est normal, ce qui ne l’est pas, ce qu’ils peuvent faire pour accélérer la récupération, et comment gérer les questions ou inquiétudes qui apparaissent au quotidien.

Cet article réunit les cinq piliers fondamentaux de la convalescence, expliqués de manière simple, précise et rassurante.



1. Bien gérer la sonde urinaire (sondage vésical)

La plupart des hommes quittent l’hôpital avec une sonde urinaire pendant quelques jours.
C’est tout à fait normal, et surtout temporaire.

La sonde permet à l’anastomose — la connexion entre la vessie et l’urètre — de cicatriser correctement.
Quelques conseils pratiques peuvent grandement améliorer le confort :

  • Garder le sac collecteur en dessous du niveau de la vessie

  • Fixer le tuyau à la cuisse pour éviter les tractions

  • Boire régulièrement sans excès

  • Contacter l’équipe soignante en cas de fièvre, douleurs importantes, odeur forte ou saignements abondants

Avec ces simples précautions, cette phase devient beaucoup plus sereine.


 

2. Activité physique : ce qui est autorisé… et ce qui doit attendre

La chirurgie robotique facilite une récupération rapide, mais cela ne signifie pas reprendre immédiatement toutes vos activités.

Ce qui est recommandé :

  • La marche précoce (le jour même ou le lendemain)

  • Une activité douce et régulière

  • Éviter la sédentarité prolongée

À éviter les premières semaines :

  • Porter des charges de plus de 5 à 10 kg pendant 4 à 6 semaines

  • Les efforts abdominaux intenses (abdos, gainage, musculation)

  • Les mouvements nécessitant de “bloquer la respiration”

L’objectif est simple : permettre une cicatrisation solide tout en restant actif de manière sécurisée.


 

3. Rééducation périnéale : à commencer idéalement avant la chirurgie

C’est un point crucial — et pourtant encore trop souvent méconnu. Les études montrent qu’un entraînement du plancher pelvien déjà avant la chirurgie :

  • optimise la technique,

  • améliore le contrôle musculaire,

  • facilite la reprise des exercices après l’ablation de la sonde,

  • et accélère significativement la récupération de la continence urinaire.

Après l’intervention, la progression est douce et encadrée par un(e) physiothérapeute spécialisé(e) en urologie.

Cette étape est l’une des plus efficaces pour retrouver rapidement confort et autonomie.


 

4. L’aspect émotionnel : un soutien essentiel (et la place de l’infirmière spécialisée)

La convalescence n’est pas uniquement physique. Elle est aussi psychologique.

Il est fréquent de ressentir de l’incertitude, de l’anxiété, de la frustration ou la peur de ne pas “revenir comme avant”. Cela est parfaitement normal.

Le soutien peut venir de :

  • la famille,

  • les amis,

  • d’autres patients,

  • d’un psychologue si nécessaire,

… mais aussi d’une figure clé : l’infirmière spécialisée du Centre de la Prostate.

A Lausanne, chaque patient bénéficie d’une infirmière référente qui accompagne tout le parcours pré- et post-opératoire. Elle répond aux questions, surveille l’évolution, rassure, et oriente en cas de besoin.

Ce suivi personnalisé est souvent l’un des éléments les plus rassurants pour les patients.


 

5. Fonction érectile : comprendre la récupération et ses étapes

C’est souvent la préoccupation majeure des patients — et c’est normal.
La fonction érectile est intimement liée à la qualité de vie.

La récupération dépend de nombreux facteurs :

  • la qualité des érections avant l’intervention

  • l’âge

  • les éventuelles comorbidités

  • la préservation ou non des faisceaux neurovasculaires

  • la technique chirurgicale

 

Ce que disent les recommandations internationales :

La EAU (Association Européenne d’Urologie) :
« Les médicaments pro-érectiles (comme les inhibiteurs de la PDE5) peuvent aider à reprendre une activité sexuelle après la chirurgie. »

En d’autres termes :

  • Oui, les traitements aident.

  • Non, il n’existe pas de schéma “miracle” universel.

  • La rééducation pénienne doit être personnalisée, en fonction de chaque situation.

Elle peut inclure :

  • médicaments (inhibiteurs de la PDE5),

  • pompe à vide,

  • injections intracaverneuses dans certains cas,

  • conseils comportementaux.

La récupération est progressive, et non instantanée — et cela est normal.

Avec un suivi spécialisé et un plan adapté, la grande majorité des patients constatent une amélioration notable au fil du temps.


 

Conclusion

La récupération après une chirurgie de la prostate ne se résume pas à la cicatrisation.
C’est un processus global, physique et émotionnel, qui peut être très bien vécu lorsque l’on est bien informé et bien accompagné.


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